Observation n°1:

Madame D. née le 31 mai 1934, insuffisante rénale chronique, à la suite d'une glomérulopathie secondaire à la maladie d'Alport, 56 ans lors de l'intervention, hémodialysée depuis 1 an 1/2, à l'âge de 54 ans 1/2, sur membrane de Cuprophane puis Polysulfone.

- Sur le plan clinique, les douleurs rachidiennes étaient discrètes à type de cervicalgies. La patiente se plaignait surtout d'une névralgie cervico-brachiale droite C8 (NCB) avec par la suite un syndrome pyramidal des 4 membres, régressif, mais avec persistance d'une trépidation épileptoïde des deux pieds et une abolition des réflexes cutanés abdominaux. Au membre supérieur les ROT étaient vifs et diffusés, le fonctionnement des sphincters était normal. Cette symptomatologie résistait au port d'un collier cervical et aux antalgiques usuels.

- La patiente se situait au stade II de la classification fonctionnelle correspondant à une autonomie relative permettant de sortir du domicile.

- Le bilan biologique mettait en évidence l'insuffisance rénale et ne montrait pas d'autres anomalies biologiques en dehors d'une hyperparathyroïdie, indiquant une parathyroïdectomie dans le même temps opératoire que la chirurgie rachidienne.

- La patiente était porteuse depuis 1983 d'une spondylarthropathie C7-D1 s'aggravant progressivement depuis, le bilan radiologique était le suivant : en 1983 les radiographies standard montraient une perte de la lordose physiologique du rachis cervical avec des lésions étagées de C5 à D1 à type de pincement discal (C5-C6: 3 mm, C6-C7: 3 mm), de discrètes érosions des plateaux vertébraux adjacents sans géodes ni érosions des articulations inter-apophysaires postérieures, une uncarthrose sans ostéophytose importante. Les lésions de spondylarthropathie prédominaient en C7-D1, la hauteur du disque était de 5 mm, on notait un antélisthésis de C7 sur D1 de 3,5 mm . Les lésions s'aggravaient progressivement. En 1989 les clichés standards mettaient en évidence une rectitude du rachis cervical, une aggravation des pincements discaux (C5-C6: 2 mm, C6-C7: 2,5 mm, C7-D1: 2 mm) avec un antelisthésis C7 sur D1 de 5 mm. Il y avait une aggravation des érosions des plateaux vertébraux ; inférieur de C5, supérieur et inférieur de C6, supérieur et inférieur de C7 et supérieur de D1 avec un aspect de condensation sous-chondrale, absence de géode, pas de modification de l'uncarthrose et absence de tuméfaction dans les parties molles. Il n'y avait pas d'érosions des articulations inter-apophysaires postérieures.

Les clichés dynamiques mettaient en évidence l'instabilité, à l'étage C7-D1 : le spondylolisthésis était mesuré à 5,5 mm en extension et 6 mm en flexion bien que celle-ci soit modérée.

Le scanner ne trouvait pas de masse pseudotumorale ni d'anomalie des articulations inter-apophysaires postérieures en C7-D1, il mesurait le diamètre du canal vertébral en C7 à 12,1 mm et mettait en évidence des géodes dans les corps vertébraux de C7 et D1, avec épaississement des ligaments jaunes.

L'IRM ne montrait pas de masse pseudotumorale. Les corps vertébraux de C7 et D1 étaient en discret hyposignal en T1 et en T2, il n'y avait pas d'anomalie du signal médullaire, présence de discopathies C5-C6, C6-C7 et C7-D1, avec discrète saillie des disques C5-C6 et C6-C7 et protrusion discale en C7-C1.

- La patiente était opérée le 8 novembre 199O par une arthrodèse inter-somatique C7-D1. On réalisait une cervicotomie préscalénique droite permettant une excision du corps, jusqu'au ligament vertébral commun postérieur, sans l'ouvrir. On mettait en place une greffe cortico-spongieuse d'origine iliaque, tenue par une plaque antérieure de SENEGAS, vissée dans les corps vertébraux de C7 et D1, sans chercher à réduire le spondylolisthésis.

- Les résultats lors de l'évolution:

- Le bilan anatomo-pathologique était le suivant:

L'examen du disque C7-D1 montrait un aspect dégénératif avec une matrice intercellulaire granuleuse et éosinophile, la coloration au rouge Congo était négative mais les fragments examinés étaient vraiment très petits. La biopsie ostéomédullaire montrait une ostéodystrophie de type ostéomalacique avec des signes d'hyperparathyroïdie.

- Le bilan rhumatologique mettait en évidence une symptomatologie de canal carpien bilatéral opéré, des signes radiologiques d'hyperparathyroïdie au niveau des mains (érosions des articulations inter-phalangiennes distales des deuxième et troisième doigts).