INTRODUCTION

 

Le descellement aseptique est le mode le plus habituel d'échec des prothèses totales de hanche. Cela a conduit les auteurs à s'intéresser aux cupules avec renforcement métallique ("Métal-back" = MB), par l'intermédiaire des études numériques par éléments finis, et des études expérimentales. Nous évaluerons dans ce travail la répartition des contraintes péri-acétabulaires en fonction de l'épaisseur d'un MB, sur un modèle numérique par éléments finis en deux dimensions, confronté par la suite à une étude expérimentale sur bassin humain frais.La perte du composant fémoral a reçu en premier toute l'attention des auteurs. Le suivi des patients a permis, par la suite, de mettre en évidence les échecs de fixation du composant prothétique cotyloïdien en polyéthylène cimenté : La rigidification de l'implant entraîne un transfert des charges vers les corticales : Ces travaux furent confirmés par d'autres modélisations par éléments finis effectués par RAPPERPORT (32), GOEL (17) et HUISKES (19). Ces travaux se virent confirmés par des expérimentations biomécaniques sur cadavres frais (LIONBERGER (23) ; FINLAY (15) ; MASSIN (25)).Les résultats cliniques des implants MB cimentés ne confirmèrent malheureusement pas les tests expérimentaux :
Cependant, l'usage d'implants acétabulaires type MB est néanmoins de plus en plus répandu actuellement, mais dans des formes non cimentées ; l'ancrage primaire se fait par press-fit, par vis ou téton, filetage périphérique de type anneau vissé ou bien par expansion. La présence d'un effet de surface intervient secondairement pour assurer un ancrage biologique par ostéo-intégration et les alliages utilisés sont le titane ou le chrome-cobalt d'épaisseur très variable d'un modèle à l'autre.
Le but de notre étude est l'évaluation dans les régions péri-acétabulaires sur un modèle numérique par éléments finis en deux dimensions, de la variation des contraintes dans l'os spongieux en fonction de l'épaisseur d'un MB en titane (1 à 5 mm). D'autre part, ces données seront confrontées à une étude expérimentale biomécanique sur bassin humain frais.
L'idée qui motive ce travail est de déterminer une épaisseur idéale de composant acétabulaire. L'harmonisation des contraintes dans l'os spongieux sous-jacent permettrait d'éviter les migrations, et leur maintien à un niveau "suffisant" pourrait entretenir une vitalité osseuse apte à pérenniser l'ancrage secondaire obtenu par une ostéo-intégration de surface. On définirait alors la notion "d'ancrage tertiaire".