III - CONFRONTATION DES DEUX ETUDES
A) La rigidification de l'implant fait passer les contraintes dans l'os cortical, et décharge l'os spongieux.
B) Les contraintes dans l'os spongieux sont basses.
C) L'ordre de grandeur en MPa des contraintes est identique dans les deux études, pour une charge utilisée dans le modèle numérique de 1150 N (correspondant en 3 dimensions à 3000 N - calcul de HERTZ), du même ordre de grandeur (1100 N) que la limite de la zone élastique, lors de notre étude expérimentale.
D) L'influence de l'épaisseur du MB est prédominante dans la région péri-acétabulaire, selon l'étude expérimentale ; cela confirme notre choix du modèle par éléments finis en 2D.
E) La position des noeuds 94, 203, 108 et 121 correspond respectivement aux jauges de déformation N° 4, 10, 11, 12, placées sur l'os coxal, dans un plan de coupe comparable à celui modélisé dans l'étude des éléments finis. C'est pour cela que nous avons pensé pouvoir comparer la variation des contraintes récupérées à ce niveau cortical pour les deux études.
1) Les résultats sont les suivants :
a) noeud 94 - jauge N°4
Il n'existe pas de différence importante pour les valeurs de contrainte avec ou sans implant.
Lorsque l'épaisseur
du MB augmente, alors on observe une augmentation des contraintes
Pour le bassin A, il existe une différence importante des valeurs de contrainte sans implant (î 0,60 MPa) et avec implant (î 7 MPa).
Pour le bassin B, les résultats sont identiques avec î 7 MPa sans implant pour 12 MPa avec implant.
Quand l'épaisseur
du MB augmente, les valeurs de contrainte restent à peu près identique pour
les bassins A et B.
b) noeud 121 - jauge N°10
Il existe une différence notable de valeurs de contrainte avec ou sans MB, de l'ordre de 25 à 27 MPa sans, pour des valeurs inférieures à 20 avec l'implant.
Lorsque l'épaisseur du MB augmente, les contraintes diminuent.
Pour le bassin A, il existe une différence notable des valeurs avec et sans implant, les contraintes augmentant lors de la présence d'un implant.
Pour le bassin B, les valeurs sont similaires.
Lorsque l'épaisseur du MB augmente, pour les bassins A et B, les contraintes sont à peu près équivalentes.
c) noeud 108 - jauge N°11
Il existe une différence à prendre en compte avec implant (valeurs = 23 MPa) et sans implant (= 18 MPa).
Quand l'épaisseur du MB augmente, les contraintes diminuent.
Pour le bassin A, il existe une différence importante sans implant (= 0,5 MPa) puis avec implant (= 4 MPa)
Pour le bassin B, il existe également une différence de l'ordre de 21 MPa sans implant et de 12 MPa avec implant.
Quand l'épaisseur du MB augmente, les contraintes restent à peu près équivalentes.
d) noeud 203 - jauge N°12
Il existe une différence des valeurs de contrainte avec implant (32 MPa) et sans implant (= 26,5 MPa).
Quand l'épaisseur du MB augmente, il existe une augmentation faible des contraintes.
Pour le bassin A, il existe une différence des contraintes avec implant (de l'ordre de 9,5 MPa) et sans implant
(6 MPa)
Pour le bassin B, il n'y a pas de différence notable.
Quand l'épaisseur du MB augmente, il existe une augmentation des contraintes pour le bassin A, elles restent à peu près identiques pour le bassin B.
2) Au total
On ne peut établir de corrélation fiable dans l'analyse des phénomènes corticaux entre l'étude par éléments finis et l'étude mécanique dans la mesure où, sans même parler de valeurs absolues, les résultats n'évoluent pas toujours dans le même sens en fonction de la présence ou de l'absence d'implant et lors de l'augmentation d'épaisseur des MB.
On observe également des discordances dans les résultats mécaniques obtenus pour les bassins A et les bassins B.
L'étude expérimentale mécanique ne pousse donc pas à valider le modèle par éléments finis en ce qui concerne l'analyse corticale. Cependant le travail sur bassins humains n'est pas non plus très fiable en raison des conditions expérimentales, bien entendu assez éloignées des conditions physiologiques (châpitre sur l'étude expérimentale).
Par ailleurs, l'analyse des contraintes mécaniques au niveau des corticales qui sont à distance de la région acétabulaire n'a pas été, non plus, l'objectif principal de la modélisation qui s'est attachée à reproduire le plus fidèlement possible ce qui se passait dans l'os spongieux péri-acétabulaire.
En outre, la correspondance entre les noeuds du modèle par éléments finis et la position des jauges n'est pas très précise, pouvant expliquer en partie les résultats divergents.